Dernièrement, j’ai visualisé le documentaire sur Arte «Le fabuleux monde de l’entreprise ou quand le travail perd son sens» *.Il me semble intéressant d’en synthétiser son contenu qui fait émerger les bonnes questions.
II interroge aussi bien les dirigeants, les managers que les salariés. Il n’est pas question de jugement, mais bien de l’exposition d’un mécanisme. Le fil conducteur est le témoignage de personnes, dans le cadre d’un atelier collectif, qui ont vécu un burn-out.
Cette émission nous pousse à nous questionner sur l’ergonomie sociale, psychologique et économique de notre système.
Notre force, ne résiderait-elle pas dans notre capacité à nous renouveler ?
J’ai été particulière touchée par ce documentaire qui montre les ravages dans l’entreprise et sur les individus dans la mauvaise prise en charge des besoins. Il expose ce qui m’a motivée à entreprendre une reconversion professionnelle.
La sophrologie est à mes yeux une des solutions à portée des RH, des managers et des salariés pour favoriser les comportements positifs qui bénéficieraient au collectif et in fine à l’entreprise.
Burn out ≠ stress ?
Le terme « burn-out » est souvent banalisé et employé à tort. Peu de personnes ont conscience de la souffrance qui se cache derrière cette expression et la capacité de ceux qui en souffrent à la dissimuler. Le burn-out est la conséquence d’un stress chronique non géré.
Par stress, on entend : charge de travail exponentielle, temps de travail prolongé, objectifs à atteindre…
Vers un naufrage annoncé
Les chiffres communiqués dans ce reportage parlent d’eux-mêmes :
- 1 salarié sur 2 présentait des symptômes de burn-out voire 3 sur 5 parmi les millénials
- seuls 20 % des salariés seraient investis dans leur travail
- 19 % seraient malheureux dans leur travail et nuisent à leur employeur
- 60 % des mesures de réorganisation n’apporteraient aucune amélioration
Quand le défaut d’adéquation entre l’individu et l’entreprise s’amplifie, il est prouvé que l’employé se désengage jusqu’à saborder inconsciemment l’entreprise. D’ailleurs, en 1944, le bureau des services stratégiques américains publie Le manuel de sabotage simple sur le terrain, un livre destiné à couler n’importe quelle organisation de l’intérieur. Parmi les principes édictés, certains sont aujourd’hui employés dans les entreprises enrichis par d’autres au fil des années. Il est donc important d’y remédier au plus tôt.
Les facteurs amenant à ces comportements sont multiples :
- sollicitations excessives,
- réunions à répétition,
- paperasse à outrance,
- circuit de validation trop long,
- erreur dans le recrutement, etc.
La QVCT, une solution miracle ?
Depuis quelques années, les entreprises essayent d’inverser ce courant par la mise en place de plans pour améliorer la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions au Travail). Cependant, ces actions sont souvent perçues comme inutiles par les salariés, au mieux pour de la communication ou un effet de tendance.
Et pourtant, les questions fondamentales qui émergent à l’écoute des témoignages sont :
- Qu’est-ce qui incite les humains à se donner à fond ?
- À quels besoins l’entreprise doit-elle répondre pour créer cette émulation, cette cohésion d’équipe, cette force qui permet aux salariés de relever les défis ?
- De quoi ont-ils besoin pour se ressourcer et rebondir ?
Quels changements adopter ?
A la fin de ce reportage, 6 facteurs sont cités comme étant les besoins auxquels nous devons répondre, pour donner du sens au travail :
- la charge de travail,
- l’autonomie sur le poste (flexibilité, prise de décision),
- la récompense (financière, reconnaissance, valorisation sociale, remerciement),
- la communauté (entraide, soutien, parole ouverte),
- l’équité entre les individus,
- les valeurs (individu/entreprise).
Qu’en pensez-vous ?
N’hésitez pas à me laisser un commentaire, partagez cet article et/ou contactez-moi directement !
* « Le fabuleux monde de l’entreprise ou quand le travail perd son sens » écrit et réalisé en 2022 par John Webster avec la participation de David Graeber, (anthropologue et auteur de ‘’Bullshitjobs’’) et de Christina Masdlach (chercheuse en psychologie). Disponible jusqu’au 12/12/2023.